Témoignage de la Supérieure de Sillery
1. “Au cours d’une conversation, nous causions de l’ordre qui fut donné à certaines âmes saintes d’écrire l’histoire de leur vie; la pensée de Mère Sainte-Cécile de Rome me traversa l’esprit; à l’instant même, une religieuse se tourne vers moi et me dit tout bas: “Pourquoi Mère Sainte-Cécile de Rome n’écrirait-elle pas la sienne? ”
2. Depuis, l’idée m’obsédait; je la soumis au “conseil”. Notre Mère Provinciale, étonnée d’une proposition aussi étrangère à nos coutumes, me répondit: “Et son humilité?” Je n’insistai pas.
3. Quinze jours après, pour obéir à ma conscience, je revins à la charge et la permission fut accordée.
4. C’est donc au début de mars 1924 que, pendant son entretien spirituel, je dis à notre privilégiée: “Vous allez écrire votre vie, ma chère soeur.” Je crois que ce fut dans son âme une surprise et un moment d’angoisse; mais rien ne parut au dehors.
5. Elle répondit: “Vous le voulez, ma Mère?” Après lui avoir exprimé de nouveau mon désir, je l’entendis me répondre comme toujours: “Oui, ma Mère, je ferai ce que vous me demandez.”
6. Elle obéit si simplement que je ne devinai pas alors son héroïsme.
7. Quelque temps avant sa mort, Mère Sainte-Cécile de Rome, rappelant cette obédience, me dit : “J‘ai fait là l’acte qui m’a le plus coûté dans toute ma vie.”
Defending Vatican II 